4 grandes figures de l’art africain

Art Kelen
5 min readMay 16, 2016

Portraits choisis

Dominique ZINKPE (1969)

Né en 1969 à Cotonou (Bénin), Dominique Zinkpè est un artiste autodidacte et polyvalent qui réalise dessins, peintures, sculptures et installations.

Son travail est très rapidement apprécié et reconnu. En 1993 il reçoit à Abidjan, dans le cadre des Grapholies, le prix Jeune Talent Africain. Dix ans plus tard, lors de la Biennale de Dakar, il remporte le prestigieux Prix « UEMOA » pour son installation « Malgré Tout ! ».

Nous trouvons dans de nombreuses de ses compositions des corps qui s’envolent, des corps flottants, des silhouettes qui se démembrent et s’éclaboussent. Ses inspirations lui viennent notamment de la culture anémiste et vaudou.

Son travail traverse les frontières. Il a en effet présenté des expositions personnelles en Allemagne, en Hollande, à New-York ou encore en France.

Dominique ZINKPE est aujourd’hui considéré comme l’un des plus grands peintres d’Afrique et partage son savoir faire via sa résidence qu’il a crée au Bénin : Unik.

Seydou KEITA (1921–2001)

Seydou Keita est né à Bamako au Mali.

D’abord apprenti menuisier, Seydou Keita obtient de son oncle en 1935 un petit appareil Kodak Brownie avec lequel il prend ses premières images. Il ouvre son atelier en 1948 et se spécialise dans l’art du portrait qu’il réalise sur commande en lumière naturelle et en noir et blanc.

Il connaît très vite un grand succès et les habitants de Bamako, du Mali et de l’Afrique de l’Ouest accourent à son studio. On y pose seul, en couple, en famille, en groupe, entre amis, cadrés en buste trois quart, ou en pieds, presque toujours positionné par Keita, lui-même qui veut la plus belle image donner de ses clients. Dans son studio, les clients peuvent se faire photographier avec des vêtements chics, chapeaux et accessoires mais aussi poste de radio, vélo, scooter, voiture que Keïta met à leur disposition.

Il prend sa retraite en 1977, après avoir été le photographe officiel d’un Mali devenu indépendant et c’est en 1990 que son oeuvre et redécouverte et montrée dans le monde entier.

Seydou Keita est aujourd’hui considéré comme l’un des plus grands photographes de la deuxième moitié du XXe siècle.

Son oeuvre constitue un témoignage exceptionnel sur la société malienne de son époque

Abdoulaye KONATE (1953)

Abdoulaye Konaté, né en 1953 à Diré, est l’une des grandes figures des arts plastiques au Mali. Abordant la tapisserie, la confection, la peinture et la sculpture, il fait du tissu son principal matériau de création et puise son inspiration tant dans les spiritualités africaines que dans l’actualité mondiale.

Il a été formé par des tisserands maliens puis par des surréalistes cubains.

Habitué à introduire des éléments de la tradition africaine, Abdoulaye Konaté construit aujourd’hui de véritables sculptures textiles, parfois composées de centaines de bandes de tissu qui rappellent les tenues des musiciens sénoufos ou celles des « bouffons sacrés » de la société bamana, les Korodugas.

Sur le marché émergent de l’art africain, les oeuvres de l’artiste malien valent entre 15 000 et 70 000 euros. Il refuse l’appellation réductrice d’« artiste africain » : « Si c’est pour isoler les gens et diminuer la valeur d’une oeuvre, c’est non ! Si c’est pour affirmer que vous vivez dans un lieu précis et que vous apportez quelque chose de plus au monde, c’est oui ! »

Il a exposé à Cuba, en France, aux États-Unis, au Japon, en Côte d’Ivoire, en Espagne, au Portugal, au Bénin, au Sénégal, en Autriche, en Italie, en Afrique du Sud, au Brésil et en Allemagne !

Georges ADEAGBO (1942)

Né en 1942 à Cotonou (Bénin), Georges Adéagbo est un sculpteur connu pour travailler à partir d’objets trouvés.

Son parcours est incroyable. Il étudie le droit à Abidjan (Côte d’Ivoire) puis déménage en France afin de continuer ses études. Il retourne contraint et forcé au Bénin en 1971 après la mort de son père.

Muré dans son monde intérieur, il se met à collecter des objets abandonnés dans les rues. Parallèlement il noircit des carnets entiers d’écrits philosophiques. Son entourage le prend pour un fou, le fait interner et vide régulièrement sa chambre des reliques accumulées. Georges Adéagbo s’enfonce alors dans une solitude que viendra rompre en 1993 Jean-Michel Rousset, alors collaborateur du curateur français André Magnin.

L’année suivante, il expose à la Saline royale d’Arc-et-Sénans. En 1999, c’est la consécration : il expose à la Biennale de Venise et rencontre le curateur Stephan Köhler qui deviendra le coordinateur de ses futures expositions.

Il a exposé en France, en Allemagne, en Suisse, aux Etats Unis en suède, en Autriche et en Finlande.

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