Rencontre avec le peintre JP Mika!
Aves ses tableaux qui dégagent joie et bonne humeur, JP Mika émerge aujourd’hui dans la sphère de grand noms de la peinture congolaise tels que Chéri Samba, Bodo, Chéri Cherin, Shula, Chéri Benga, Moké fils.
Jean-Paul Nsimbe Mika est né en 1980 à Kinshasa dans une famille pauvre. Très tôt, il commence à monnayer son talent artistique et, à l’âge de 13 ans, pour gagner sa vie, il fait des peintures murales, des panneaux publicitaires, des publicités pour des groupes de musique de son quartier
« Ça me nourrissait moi, mais aussi mes petits frères et sœurs. C’est ma façon de faire. J’aime bien aider les autres. On était pauvre mais, en même temps, on était aussi riche ».
Malgré de nombreuses difficultés financières pendant ses études secondaires, il décroche son diplôme d’Etat en section commerciale et administrative. Ses revenus liés à la vente de panneaux publicitaires lui permettent de financer ses études supérieures en peinture à l’académie des beaux-arts de Kinshasa; il en sort diplômé en 2007.
Rencontre avec des figures emblématiques de la peinture congolaise
Il rencontre alors le père de la peinture congolaise “Chéri Chérin” qui le prit sous son aile. À travers son maître, il rencontre l’autre figure emblématique de la peinture congolaise, Chéri Samba. En 2008, JP Mika est sélectionné pour accompagner Chéri Chérin lors d’une exposition à Bilbao, en Espagne. C’est le premier pas vers une reconnaissance internationale.
En 2011, il présente la série “Deux temps deux modes” dans laquelle il confronte les modes passées et présentes en mettant en scène des animaux dans la lignée du style populaire qui affectionne les représentations animales. Pendant longtemps il a été influencé par les thèmes, compositions et techniques de ses aînés.
La joie et la beauté
Peu à peu, Il développe son propre style qui le démarque des autres artistes. Il va privilégier les portraits et opter pour des toiles aux fonds très colorés ou aux tissus à motifs fleuris qui évoquent les papiers peints d’antan. Il est aussi très attaché aux détails ce qui lui était reproché lors de ses études aux beaux arts. Les fleurs très présentes dans son univers, représentent selon lui symbole de joie. Ses tableaux, souvent de grandes tailles, et cette technique donne une énergie et un caractère unique à ses oeuvres. A travers ses toiles, il souhaite montrer joie, espoir et bonheur!
L’exposition “Beauté Congo“ à la Fondation Cartier en 2015 marque un tournant important dans carrière.
L’optimisme
JP Mika célèbre également La Fidélité, La grandeur divine, Les Amoureux, mais surtout “Sango Malamu”, la bonne nouvelle.
« Chez nous, il peut y avoir quelqu’un qui n’a pas de moyens, mais il est joyeux, dit-il. C’est vraiment une particularité. Moi, même si je suis dans la difficulté, je reste joyeux. Avec ce tableau, je dis : même si quelqu’un a perdu l’espoir, une bonne nouvelle peut toujours arriver. Cette œuvre annonce la bonne nouvelle à tout le monde. »
Même quand il aborde des thématiques graves, JP Mika s’attache à sublimer l’existence des être humains. Dans Maladie migratoire, il se concentre sur les retrouvailles d’un couple d’immigrés, avec un bébé qui découvre son père : «
« Moi, je représente la joie de se revoir. Je ne voulais pas montrer toutes les difficultés derrière. J’aime donner aux gens l’espoir et la joie.»
En 2019, il présentait sa première exposition personnelle hors Afrique, à la galerie Magnin-A, à Paris. Le titre “Bisengo” qui veut dire la joie reflète à merveille les oeuvres présentées: gaité, enchantement et inventivité!