Elodie, “Ma bulle de Soleil”

Art Kelen
7 min readMar 12, 2018

Pourriez-vous vous présenter ?

Je suis Didi Borges. Didi est le petit nom d’amour que m’a donné ma famille depuis toute petite. Je suis de nationalité française (née et grandit à Aix-en-Provence) et d’origine cap-verdienne. Le Sénégal est le pays qui a vu naître mes parents mais aussi mes enfants car j’y vis depuis 5 ans maintenant.

Après un parcours scolaire classique, Master 2 en poche d’une Ecole de Commerce, je suis partie pour Paris pour y travailler. Mon premier contrat se terminant, deux opportunités d’emplois se sont présentées à moi : une en France et une au Sénégal. C’était une évidence, il fallait que je parte en Afrique, la Terre de mes parents ! M’y voici aujourd’hui épouse et maman, travaillant pour les Nations Unies.

Cependant, depuis très jeune, je regorge d’idées, de créations et je rêvais de faire une école de stylisme. Mes parents, d’éducation classique et africaine, ont strictement refusé cette carrière. Il était inimaginable pour eux de me voir dans une autre peau que celle de cadre d’une grande société ou d’une prestigieuse banque. Ce rêve est resté donc enfouit en moi, mais pas si longtemps !

Comment est née votre marque ?

Lorsque je suis arrivée au Sénégal, je suis tombée en amour pour le wax. Ces couleurs vivantes et ces motifs m’ont tout de suite conquise. Ma maman m’expliquait qu’à son époque ce tissu n’était utilisé que pour en faire des tenues d’intérieur et non de sortie. Que cela ne tienne, j’adorais ce que je voyais!

Aussi, la facilité de pouvoir créer des modèles de vêtements, de les faire faire par des tailleurs et de les porter ensuite fièrement, avait tout de suite motivé en moi une créativité débordante. Surtout quand je suis tombée enceinte de mon premier enfant. Je ne savais pas encore que la naissance de ce petit bébé eût déclenché par la suite la naissance de Bulle de Soleil.

En effet, en tant que maman fashionista, je n’avais pas l’envie de me balader avec mon sac à main et un sac à langer avec des hippopotames et éléphants brodés dessus. Impossible en tant que femme adorant les grands sacs (malgré ma petite taille !). Par conséquent, j’ai créé mon premier cabas en cuir. Je souhaitais qu’il soit suffisamment grand pour y inclure des biberons, couches, produits bébé, changes mais aussi mes petites affaires personnelles. Ce même cabas devait me servir aussi pendant ma semaine de travail pour y contenir mon ordinateur, chaussures plates (souvenez-vous de la petite taille !), bouteille d’eau, trousse de retouche maquillage et autres. Ceci dit, une touche africaine me manquait. Et pour ne pas rendre mon cabas « ordinaire », j’y ai inclus du wax à l’intérieur. D’où le nom « Bulle de Soleil » : le cuir, matière noble et de caractère renferme les couleurs chatoyantes du wax.

Pouvez-vous me parler de vos réalisations ?

Mon premier souhait était de créer un sac pour les mamans actives, débordées comme moi mais fashionistas à souhait. J’ai eu la chance inouïe que ce dernier plaise et à la vue de la demande, je me suis diversifiée et créée désormais des accessoires toujours en cuir pour les femmes et les hommes. Hormis le fameux maxi cabas qui s’est récemment décliné en mini, je propose des pochettes à emporter dans son sac ou à porter à la main, des pochettes d’ordinateurs, des agendas… Des objets dont on a besoin dans son quotidien ou pour un évènement ponctuel mais toujours dans un esprit chic grâce au cuir. La simplicité des produits est aussi une ligne de conduite de la marque.

D’où vient votre inspiration?

Etant donné que le premier cabas est né d’un besoin personnel, je m’inspire des femmes et mamans qui aime la praticité et la simplicité des choses tout en restant tendance. Au moment de la diversification de produits, je me suis inspirée et je m’inspire toujours en premier lieu de ma famille. Le mini cabas par exemple est né du fait que ma maman n’aime pas les gros sacs. Comme beaucoup de femmes, elles ne s’y retrouvent pas et n’aime pas entasser trop d’affaires à l’intérieur. Ce que je comprends totalement !

De même, mon mari, dandy à ses heures, est ma première inspiration masculine : le nœud papillon et les bretelles ont été faites pour lui et conviennent finalement aux hommes en quête d’originalité et de couleurs à leur tenue parfois très conventionnelles.

Et bien entendu, je suis une amoureuse de la mode, principalement des styles minimalistes chic à la frontière du Tomboy style et du sportswear chic.

Comment travaillez-vous ?

Je travaille avec un artisan maroquinier qui réalise toutes mes créations à la main. Nous travaillons ensemble pour sortir un nouveau produit. J’insiste sur le mot « ensemble » car j’apprends énormément de lui. J’aime et souhaite être présente à toutes les étapes de réalisation par curiosité certes, mais aussi par soucis du détail et de la finition. Je détache du temps de ma vie professionnelle et de ma vie de maman très régulièrement pour être présente à l’atelier. Cela veut dire, y être les soirs après le coucher des enfants, les samedis matin et quelques fois les dimanches où j’embarque toute la famille. J’ai beaucoup de chance que mon mari comprenne et me soutienne dans cette passion.

Quelle étape préférez-vous dans la réalisation?

Sans conteste, le sourcing. Autrement dit, la recherche de matières. Je peux passer des heures et des heures dans les échoppes vendant du cuir, afin de trouver de belles couleurs et textures. Mais aussi dans les marchés de Dakar pour dénicher des tissus. Prendre son temps est nécessaire car il n’est pas si facile de trouver des wax, adaptables aux différents produits. Pour exemple : là où les maxi cabas peuvent recevoir de grands motifs, les mini ou encore les nœuds papillons ne peuvent être faits qu’avec de petits motifs. Tout ceci est à prendre en compte dans la réalisation.

Cependant, je ne peux pas omettre les autres étapes, aussi importantes que la première décrite. Car peu importe, que l’on réalise des sacs comme moi, des vêtements, des objets de différents matériaux, l’étape de fabrication est magique. D’autant plus magique quand l’objet fini reflète ce que l’on avait en tête ou sur papier.

Quelle est votre particularité, votre singularité?

D’après mes clientes, ma singularité est de mettre en avant en premier lieu le cuir. Elles sont toujours surprises de voir autant de couleurs grâce au wax lorsque j’ouvre devant elle un sac ou une pochette. C’est l’effet « wahou » assuré !

La seconde particularité est que très souvent, pour les cabas, je travaille avec ma cliente sur ses envies et ce, qu’elle soit au Sénégal ou à l’étranger. C’est-à-dire qu’elle détient la possibilité de choisir la couleur qu’elle souhaite. Nous savons tous que les femmes ont une tonne de sacs en réserve. En ce sens, choisir la couleur du cuir et les motifs de son wax assortis est un plus indéniable.

J’affectionne particulièrement cette collaboration car cela nous permet de nous rapprocher, d’échanger tout au long du processus. J’aime les écouter, apprendre d’elles, les guider, parfois les influencer pour qu’au final, à la réception de leur cabas, elles lancent un grand « j’adore MON sac !!».

Cela m’emmène à confier la dernière particularité : l’unicité des sacs. Ici au Sénégal, nous travaillons avec des chutes de cuir qui proviennent le plus souvent d’Italie. Cet inconvénient est pour la marque une force, car cela nous permet de créer des sacs aux couleurs et aux texture de cuir différentes mais surtout uniques.

Quelle est votre création phare?

Sans hésitation le maxi cabas, pas si loin devant les nœuds papillons en cuir et wax.

Où se procurer vos créations ?

A Dakar, vous retrouverez Bulle de Soleil chez Lulu sur la corniche. Pour un service personnalisé, au Sénégal ou à l’étranger n’hésitez pas à nous envoyer un message sur notre compte instagram @mabulledesoleil. Ce sera un plaisir de partager ensemble une expérience unique à travers mes créations.

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