Girma Berta, un photographe qui documente sa ville natale, Addis-Abeba, par des images vibrantes

Art Kelen
3 min readNov 27, 2020

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Né en 1990, Girma Berta est un photographe autodidacte dont le travail fusionne la photographie de rue avec les beaux-arts. C’est un photographe autodidacte qui prend ses images avec un iPhone. Son œuvre picturale vibrante documente sa ville natale, la capitale éthiopienne Addis-Abeba. Artiste graphiste et peintre également, il intègre ces deux médiums dans son travail photographique.

Dans les séries I et II Moving Shadows, il met en lumière les gens dans leur vie quotidienne. Il photographie des individus puis extrait leurs silhouettes pour les placer sur un fond audacieux et coloré. Il crée des œuvres d’art vraiment uniques qui illustrent les couleurs et les personnalités contrastées dans les rues de sa ville natale.

Les couleurs sont très importantes dans son travail. Ces teintes chaudes reflètent sa ville, la mode, la culture, l’ambiance. «J’adore les couleurs contrastées», explique t-il.

MOVING SHADOWS II, XII, 2017

Bien que les images de Girma montrent régulièrement des personnages au travail, portant des paniers et poussant des charrettes, elles ne sont jamais décrites comme des victimes. Si la pauvreté est représentée, elle n’est pas rendue émotionnelle, mais plutôt une réalité de la vie, aux côtés des enfants qui courent et jouent. Son travail est authentique, mettant en valeur la vie telle qu’elle est.

Sa motivation est de capturer «le beau, le laid et tout ce qui se trouve entre les deux». Il veut documenter le sujet tel qu’il est. «En isolant les personnages», explique le photographe, «ça devient à peu près eux sans aucune distraction». Les tons clairs derrière les sujets les accentuent; les jaunes, bleus et verts éclatent, attirant notre regard.

MOVING SHADOWS II, VIII, 2017

Berta est également parfaitement consciente de l’aversion culturelle des Ethiopiens pour la photographie. La photographie est souvent perçue comme une exploitation et n’a commencé à réapparaître que récemment en tant que support publicitaire et artistique populaire. Mais pour Berta,

“une image non vue n’est pas une image mais une chose sans vie.”

Les images sont minimalistes. L’utilisation d’un téléphone pour créer ses œuvres est symbolique de la révolution numérique actuelle en cours à travers l’Afrique. Instagram a été le premier endroit où l’artiste s’est senti suffisamment à l’aise pour partager publiquement ses expériences photographiques et c’est également là qu’il a rencontré une large audience.

MOVING SHADOWS II, VI, 2017

Le travail de Berta a été présenté dans des publications telles que The Guardian, Okay Africa, Design Indaba, The Huffington Post, Instagram, NPR et Art Africa Magazine. Il a été sélectionné pour participer au New York Times Portfolio Review 2017 et sélectionné comme finaliste pour le prix CAP 2017.

Ses œuvres ont été exposées au La Gacilly Photo Festival (2017), Nataal / Red Hook Labs NY (2017), Cape Town Art Fair (2017), PhotoVille NY (2016, 2015), Look Festival (2016), 1:54 Contemporary Art Fair London (2016), également connu sous le nom de Africa Art Fair Paris (2016) et Bamako Photo Fest (2015). Berta est lauréate du Getty Images Instagram Award 2016.

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