Istanbul, carrefour entre l’orient et l’occident a construit son histoire au passage des grandes civilisations. Cette ville éternelle, fastueuse et cultuellement riche rassemble une population traditionnelle, populaire et religieuse et une autre plutôt jeune et laïque.
De l’art Ottoman…
La civilisation ottomane s’est forgée avec comme objectif principal de témoigner du triomphe de l’islam, de la grandeur de l’empire et de la gloire de son souverain. Ainsi Soliman le Magnifique a voulu, à Istanbul, s’affirmer comme le digne successeur de l’empereur byzantin Justinien et montrer que l’Empire ottoman n’était pas moins important dans l’histoire que d’autres grands empires. Dixième sultan ottoman, Soliman est le plus célèbre de la dynastie. C’est sous son règne (1520–1566) que l’Empire ottoman a atteint son apogée, aussi bien dans le domaine territorial que dans celui de l’influence politique ou du rayonnement artistique et intellectuel.
L’art à dominante islamique s’exprime notamment à travers les mosquées. Ces édifices qui se trouvent dans les capitales successives, Bursa (Brousse), Edirne (Andrinople), Istanbul (Constantinople) ont été les premières constructions voulues par les sultans, témoignage du triomphe de l’art réalisé par un chef turc. L’art religieux ottoman a certes subi des influences byzantines, iraniennes, mais elles ont été intégrées, assimilées, et le résultat a donné un art à l’identité caractérisée.
L’architecture ottomane s’est manifestée dans d’autres types de bâtiments, tels les caravansérails ; des hammams, dont les plus anciens se trouvent à Bursa, et quelques un, à Istanbul. Il s’agit d’édifices de grande qualité artistique.
Un élément marquant de l’art ottoman est constitué par le décor intérieur en carreaux de faïence; à Bursa, la mosquée Verte et les tombeaux de la Muradiyè témoignent d’un art inspiré par la technique iranienne, aux couleurs variées où dominent le vert, le jaune, le bleu, que l’on retrouve à Istanbul au musée des Faïences, le çinili kösk (1466).
L’art ottoman est aussi connu pour ses miniatures qui a servi à l’illustration de livres, surtout à partir du règne de Selim Ier (1512–1520) qui ramena d’Azerbaïdjan des peintres, lesquels, en utilisant des modèles iraniens, ont créé une école ottomane. (Extrait de Robert Mantran Décembre 1998 Copyright Clio 2019).
A l’art contemporain….
Au début du XXème siècle, l’activité artistique s’est quelque peu ralentie lorsque Ankara a remplacé officiellement Constantinople comme capitale de la Turquie. C’est dans les années 1980 que la ville a retrouvé son statut international d’importance culturelle. La création de Biennale d’Istanbul en 1987 en est une illustration.
Depuis 2005, l’art contemporain s’est fortement développé à Istanbul avec notamment la première Contemporary Istanbul, puis en 2010 avec la création du label « Istanbul Capitale Culturelle Européenne. »
En quelques années, le marché de l’art contemporain a explosé, favorisé par un taux de croissance du PIB supérieur à 8% en 2010 et 2011. Une cinquantaine de nouvelles galeries exposent leurs artistes dans les rendez-vous de Venise, Paris ou Dubaï. Les professionnels du secteur ont inscrit les foires d’Istanbul à leur agenda.
Les foires d’Istanbul
- La Contemporary Istanbul est une foire d’art contemporain sponsorisée par plusieurs mécènes. Elle comporte une centaine de galeries de 20 pays et près de 100 000 visiteurs. La dernière édition s’est tenue du 12 au 15 septembre dernier.
- Crée en 2012, l’Istanbul Design Biennale met en avant tous les domaines du design : architecture, média, graphisme, industrie, mode. Cette manifestation vise à célébrer et à embrasser l’émergence de la ville en tant que force économique mondiale au potentiel créatif considérable. La prochaine édition aura lieu en 2020.
- La biennale d’Art contemporain est organisée par la Fondation pour la Culture et les Arts d’Istanbul (IKSV). La 16e éditiona débuté le 14 septembre dernier. Cette année elle a pour thématique « le septième continent », qui désigne les 300 millions de tonnes de déchets plastiques qui polluent les océans.
Les inévitables
Le musée d’art moderne d’Istanbul ouvert en 2004, avec une collection d’œuvres modernes et contemporaines d’artistes turcs et un programme novateur d’expositions temporaires, Istanbul Modern est un incontournable de la scène culturelle.
Le musée d’Art contemporain Elgiz fondé en 2001est le plus ancien d’Istanbul. Il possède une impressionnante collection d’œuvres turques et internationales.
Le musée Salt Istanbul retrace l’histoire de la banque durant l’empire Ottoman; avec une exposition d’anciens billets, de chéquiers, de contrats….
Le musée Pera est une galerie d’art et un musée privé d’Istanbul, fondé en 2005. Des collections permanentes et temporaires y sont présentées.