Pourriez-vous vous présenter?
Je suis Mohamed Diabaté artiste peintre malien de 29 ans.
Pourquoi avez-vous choisi ce métier ?
Je n’ai pas vraiment choisi ce métier car j’ai toujours baigné dans cet environnement. Mon père, Ismaël Diabaté étant un artiste peintre renommé, j’ai grandi au milieu de pots de peintures. J’ai donc été très tôt attiré par ce métier et dès mon plus jeune âge les toiles de mon père étaient devenues un objet de jeux pour moi de par leurs vivacités et leurs harmonies. J’ai alors eu l’envie de travailler comme lui.
Pour moi la peinture est une passion, au commencement c’était surtout pour le dessin, l’envie de faire de belles choses et susciter l’admiration des gens. Aujourd’hui ce que j’apprécie particulièrement c’est la liberté que me procure le fait de peindre et je commence à me redécouvrir grâce à la peinture.
Quel est votre parcours?
Après mes études secondaires, il était évident pour moi de m’engager dans la voie artistique, j’ai donc intégré l’institut National des Arts (I.N.A) de Bamako. Sorti Major de ma promotion j’ai poursuivi mes études supérieures en Arts Plastiques au conservatoire des Arts et Métiers Multimédia Balla Fasseke Kouyaté de Bamako ( CAMM.BFK).
Dès la fin de mon cycle, j’ai eu la chance d’être invité par l’artiste béninois Ludovic Fadairo dans son atelier de résidence à Bamako pour une formation de renforcement des capacités de quatre mois.
J’ai rejoint récemment le collectif Atelier Badialan 1 sous l’invitation de l’artiste Amadou Sanogo.
Vos proches vous ont-ils toujours soutenu dans vos choix?
Oui, en effet j’ai toujours eu le soutien de mes proches et j’en profite pour remercier mes parents et mes amis qui ont toujours étaient là pour moi.
Quels sont les artistes qui vous ont influencés et que vous admirez?
J’ai longtemps été influencé par mon père, mais au fil de mes études j’ai découvert beaucoup d’autres artistes qui m’on beaucoup touché par leur style et leur technique, mais le seul et unique qui m’a fait redécouvrir la peinture reste Ludovic Fadairo.
J’aime les artistes dont le travail éveille mes sens comme Ludovic Fadairo, Ismaël Diabaté, Jackson Pollock, et Saulo Silveira.
En tant qu’artiste, comment vous définiriez-vous?
Pour le moment je ne me considère pas comme un artiste mais plutôt comme un libre penseur. Je vis dans un monde très vaste et très complexe, et si je devais me définir en tant que tel aujourd’hui je dirais que je suis de nature curieuse, ouvert à tout suggestion et je suis à certains égards, un peu instable.
D’où vient votre inspiration?
Mes travaux sont le reflet de mon quotidien et de ce qui m’entoure (Couleurs, formes, lumières, sensations, humeur…) ainsi mes compositions sont en phase avec mon état d’esprit, et sont une projection des mes sensibilités vis-à-vis de mon entourage.
Je ne dirais pas que je m’inspire du vivant, mais plutôt de ce qui constitue et compose la vie chaque éléments chaque formes, chaque couleurs sont une source de questionnement pour moi.
Comment travaillez- vous ?
L’essentiel de mon travail se constitue de matière notamment du tissu que je façonne, découpe, peins et recompose selon mon inspiration.
Quelle est l’étape que vous préférez dans la réalisation?
L’étape que je préfère dans le processus de création se situe au moment où l’élément déclencheur éveille ma curiosité, le passage de la simple idée à la réalisation. J’aime beaucoup le passage du transfert d’idée à la matière.
Lorsque vous débutez une création, avez vous une idée précise de l’aboutissement souhaité?
Quand je débute une toile j’ai une idée assez globale de ce à quoi je souhaite aboutir mais au fur à mesure de l’avancée du travail, c’est l’œuvre qui me dicte le chemin à suivre.
Quelle est votre particularité ?
Ma singularité c’est mon fort caractère qui se reflète dans mes toiles. Mon travail s’inscrit résolument contemporain, il illustre ce qu’il y a de beau, de bien et de pire la société actuelle.
Quelle est l’oeuvre phare de vos créations?
Il n’y a pas d’œuvre phare dans mes travaux, en général, elles sont tous appréciées. A mes yeux, elles sont toutes uniques et sont toutes des œuvres phares.
Où travaillez-vous?
Actuellement je travaille au sein l’atelier badialan 1 de Bamako. Il s’agit d’un collectif de jeunes créé par Amadou Sanogo regroupant en son sein des artistes plasticiens, danseurs, musiciens etc. Cet atelier est un espace de travail.
L’environnement idéal pour moi, celui que j’adore c’est le quartier ! L’atelier badialan 1 se trouve dans un quartier en plein cœur de Bamako. Je trouve que c’est idéal pour être au cœur du mouvement et interagir directement avec tous les éléments.
Adhérez-vous à des associations ou collectifs?
Oui, j’ai rejoint le collectif d’artistes Atelier Badialan 1 (AB1) au milieu de l’année 2015, pour la simple et bonne raison que c’est enrichissant de partager avec d’autres artistes. Cela a été très bénéfique pour moi et cela m’a permis d’élargir le champ de vision du jeune peintre que je suis. C’est une expérience extrêmement positive.
Quels sont vos centres d’intérêt dans la vie ? Vous intéressez-vous à d’autres formes artistiques et à d’autres formes de culture?
J’ai plusieurs centres d’intérêts notamment dans le secteur culturel tel que faire valoriser l’art pictural africain. Je m’intéresse particulièrement à la musique et la danse sous toutes ces formes et de toutes les cultures.
Quels sont vos projets en cours?
Je participe au Ségou’Art du 23 au 25 septembre prochain à Ségou. Il s’agit d’un salon d’art contemporain organisé au Mali qui a pour but de donner plus de visibilité à la création contemporaine des artistes de la nouvelle génération du Mali et d’ailleurs.
J’organise également une exposition en décembre 2016 au sein de la galerie Médina à Bamako.